Mark Ryden

« At once intriguing and unsettling, baffling and enchanting, [Ryden’s] works are subtle amalgams of many sources and influences as wide-ranging as Psychedelic and ViennaSchool artists Neon Park and Ernst Fuchs, to classical French formalists Ingres and David.«  Gilbert Rick, Panik.

A la question :  » Vous peignez ? « , Mark Ryden répond que ce n’est pas lui qui tient les pinceaux, mais un singe magique qui vient le voir tard dans la nuit… Tout jeune déjà, le petit Mark affiche un goût prononcé pour le bizarre. A l’école, il dessine des chiens toutes tripes dehors, ou encore un autoportrait avec trois yeux, et reste plongé des heures entières dans les toiles de Ingres, Dali ou Magritte quand d’autres en sont encore à déchiffrer leurs premiers  » Oui Oui « . Aujourd’hui, l’ancien illustrateur semble presque assagi. Star de la scène américaine,  il crée des œuvres déjantées, revisitant l’histoire de l’art et participant d’un nouveau courant, que l’on pourrait qualifier de surréalisme des temps modernes (le Pop Surrealism). Ryden réussit à s’introduire dans la tête d’un enfant et décrire ce qu’il y ressent. Un monde perdu sans logique ni hiérarchie, où les idées et les objets sont traités à pied d’égalité. Une désinvolture qui explique sûrement l’accessibilité de son œuvre. Dans un cadre conventionnel et balisé, il a greffé l’incontrôlable.

 » Peintures sur les enfants, Dieu, et le bœuf américain de premier choix ! » La page d’accueil du site internet de Mark Ryden résume en quelques mots l’univers déjanté du peintre, mélange improbable entre le livre pour enfants, l’étal de boucher et l’iconographie religieuse. Le gore, le trash, les hallucinations, on connaissait. Mais les contes pour enfants, eux, restaient encore bien sagement dans la bibliothèque rose. Jusqu’à ce qu’un artiste-enfant ressuscite Alice au Pays des Merveilles…version musclée.

Mark Ryden et son oeuvre rappellent en effet l’univers des années 50 du livre d’or de Lewis Carroll. L’artiste a travaillé pendant de longues années sur différentes techniques picturales pour créer un monde d’étrange et de beauté détournée de la réalité. Couramment, il peint dans son château retiré de Californie; on le retrouve dans son studio, la nuit, entouré de ses statues, squelettes, saints et de vieux jouets poussiéreux qui sont la base de son inspiration. Il s’amuse à décortiquer des réalités fantastiques, nos rêves les plus morbides, tel un sociopathe exorcisant ses souffrances, il peint des anges blonds aux grandes pupilles et ne fait refléter dans ces pupilles qu’un néant impossible.

Cinq siècles après les visions apocalyptiques du peintre hollandais Jérôme Bosch, Mark Ryden reprend le flambeau de main de maître. Entre la caricature et l’art naïf, ses toiles soufflantes plongent sans filet dans les abîmes de l’étrange et du fantastique. Un  » bad trip  » dans une quatrième dimension crée de toutes pièces en puisant sans vergogne dans le monde de l’enfance et dans l’inconscient, une manne inépuisable.« Le monde est plein de peurs et d’errances, explique-t-il, et c’est ce que je traduis dans mes peintures. »

Observer une toile de Ryden, c’est ouvrir une boîte de Pandore remplie de figures et d’objets aussi réels que mythiques. Véritable magicien, le peintre extrait de son chapeau tout ce qui lui passe par la tête : enfants à la tête disproportionnée, tranche de steak, stars de Hollywood (Christina Ricci, Leonardo di Caprio) ou de la TV (Teletubbies), hommes politiques (Abraham Lincoln), symboles alchimiques, emblèmes religieuses, écriture russe ou latine, marionnettes, soucoupes volantes, têtes de citrouilles, etcaetera…

Un univers crypté, truffé de références à l’imagerie populaire et à l’histoire des civilisations.  » Mon travail est un dilemme permanent entre mon style de peinture très méthodique et un contenu inconscient complètement spontané « , avoue-t-il. Ryden travaille à partir d’une multitude de sources : figures classiques de la peinture, visages de magazines, coupures de presse, graphismes, vieilles photos…et dans son atelier de Sierra Madre ( Californie), on retrouve aussi bien des squelettes, des statues, des poupées, des saints, que des jouets.

Nouveau surréalisme ? Pas vraiment. Si les surréalistes étaient farouchement  » anti-art « , Ryden, lui, balaie toute l’histoire de l’art dans ses histoires à dormir debout : des formalistes aux naturalistes des 40’s jusqu’au psychédélisme des 60’s. Pour composer sa cacophonie, il mêle les techniques les plus classiques aux méthodes digitales. Il réussi ainsi une véritable prouesse : s’introduire dans la tête d’un enfant et décrire ce qu’il y ressent. Un monde perdu sans logique ni hiérarchie, où les idées et les objets sont traités à pied d’égalité.  » Les enfants n’ont aucune inhibition lorsqu’ils créent, ils sont libres.  » Une œuvre d’utilité publique…

 

Plus d’infos et d’images sur www.markryden.com

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.