Desiree Dolron

Desiree Dolron est une photographe néerlandaise née en 1963. Dans sa vie et son œuvre, Dolron est fascinée par la ligne de démarcation floue entre l’apparence, la perception et la réalité. Toujours en quête d’une esthétique de l’absolu alliant perfection, mystère et violence, elle est capable de travailler des jours, voire des mois entiers sur une image afin d’aboutir à un résultat sans concession.

Pour la série «Gaze» réalisée entre 1996 et 1998, Desiree Dolron a souhaité photographier des individus immergés dans l’eau. Les séances de prise de vue longues et pénibles ont coupé peu à peu les modèles de leur repères sensoriels jusqu’à leur donner l’apparence de noyers. Ces portraits paisibles perdent en partie leur dimension photographique au profit de la peinture, notamment par un traitement qui rappelle le sfumato de Leonard de Vinci.

Avec Xteriors (2001-2006), Dolron approfondit sa recherche plasticienne via l’outil numérique. S’inspirant de la tradition picturale flamande, cette série d’une grande précision crée un monde distant, sacré et d’une tension extrême. Les visages curieusement déshumanisés des modèles évoquent la crainte intérieure d’un mal lointain qui ne dit pas encore son nom.

La série Te Di Todos Mis Sueños dévoile la facette documentaire du travail de Desiree Dolron. Prises à Cuba, les photos  capturent l’essence de la ville, avec ses scènes de calme au milieu de la tempête.  Le spectateur est immergé dans un environnement étrange au temps suspendu.

De haut en bas : série « Xteriors », série « Gaze » et série « Te Di Todos Mis Sueños »

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www.desireedolron.com

2 Comments on “Desiree Dolron

  1. Pingback: Mémoires du Futur, la collection Olbricht « Rough Dreams

  2. Je me permets d’ajouter mes commentaires sur son travail:
    Un travail percutant et sans concession pour reprendre votre mot… mais surtout plus que cela, on reste sans voix comme c’est le cas avec les grands maîtres de la photographie ou de la peinture… Tellement de niveaux de lecture de ces images qu’il faudrait un long article, voire un livre pour en parler.
    Mais effectivement un travail tellement fort, à la hauteur de l’investissement en temps pour chaque image (comme vous le faîtes utilement remarquer) qu’il peut déranger pour son intransigeance par rapport au monde du compromis dans lequel nous vivons…
    En une série de photo (Xterior présentée ci-dessus), elle démontre qu’on peut se hisser au plus haut niveau des faiseurs d’images (j’entends par là peintres ou photographes) sans être décadent, c’est aussi un message politique à la civilisation occidentale, et peut-être une leçon à beaucoup d’artistes contemporains qui se réfugient dans la bouffonnerie ou ressassent indéfiniment Marcel Duchamp.

    Par ailleurs, au sujet de sa série sur les rites, étrangement absente ci-dessus: d’abord c’est un constat magistral de ce qu’une religion (ou le mental plus généralement) peut amener à faire à l’être humain de son corps, sans jugement de l’extrémisme (je pense aux visages transpercés par les flèches ou aux crucifiés volontaires) ou en tout cas de l’extrémisme supposé selon nos critères contemporains… on arrive directement à une analyse politique des peuples mis en scène, et c’est la beauté formelle du travail qui laisse le jugement ouvert, comme une réflexion partagée.
    Une réflexion qu’elle vous amène à concevoir, explorer par la puissance de ses propositions.

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