Exposition | Game Story

Game Story ou la rencontre improbable du Grand Palais et de l’univers vidéoludique. L’exposition se propose de nous raconter une histoire du jeu vidéo, une histoire légère et divertissante. Les bornes d’arcade et autres consoles attendent les joueurs, les titres phares ont le droit à leurs petites anecdotes, les accessoires insolites sont également de la partie.

La chronologie est parfaitement respectée. Dans un premier temps, nous découvrons les pionniers. Installé dans les salles d’arcade en 1972, Pong connaît un succès impressionnant qui donne lieu à de nombreuses copies. En 1975, il est édité sur console de salon. Nous passons alors aux premiers jeux en couleur,Space Invaders (1978) et Pac-Man (1980) sur Atari VCS 2600. Les figures ont beau être simplifiées, elles sont clairement identifiables et les développeurs n’hésitent pas à miser sur les jaquettes pour stimuler l’imagination des joueurs.

Nous nous attelons ensuite aux personnages mascottes du jeu vidéo: Mario (1986) , Zelda (1986) , Mega Man (1987) ou encore Sonic (1991) . L’ère du dessin est arrivée. La musique, le scénario, l’ambiance visuelle, rien n’est laissé au hasard. Les consoles mythique de Nintendo (NES) et de Sega (Master System) deviennent des références absolues et incontournables. La création sur micro-ordinateur donne quant à elle des jeux aboutis qui s’adressent à un public de gamers, avec des thèmes et une esthétique plus adultes. A partir des années 90, les consoles nouvelle génération (SNES, MegaDrive) touche le grand public. Le Pixel Art est à son apogée grâce à de nouveaux cadrages, un soin inédit apportée à la couleurs, des sons et bruitages travaillés.

Vient ensuite le temps de la 3D. Si les débuts sont difficiles et provoquent la chute de nombreuses licences, certains titres se démarquent avec talent: Zelda Ocarina of Time (1998), Mario 64 (1997) ou encore GoldenEye (1998). De nouveaux personnages apparaissent et notamment Lara Croft, héroïne plantureuse de Tomb Raider (1996). Côté console, la Playstation de Sony (1995) mène la danse avec des jeux de qualité: Rayman (1995), Tekken (1995) ou encore Final Fantasy 7 (1997). La N64 de Nintendo mise sur ses valeurs sûres.

Le parcours s’achève alors avec quelques grands jeux PC, Starcraft II en tête et les dernières consoles en date. Nous remarquons bien la différence entre les titres résolument adultes et sérieux de la Xbox (Microsoft) et de la Playstation (Sony) et l’univers coloré et amusant de la Wii et de la DS (Nintendo). Ces deux dernières ont d’ailleurs fortement participé à la diversification des jeux récents, pour toucher tous les publics et toutes les tranches d’âge.

Le Saviez-Vous ?

– Le Shoot’em up Zaxxon est inspiré de la tradition des estampes japonaises et de leur perspective isométrique.

– Dans le jeu de plateformes Pitfall, l’arrière plan est pour la première fois identifiable.

– Donkey Kong est une adaptation de l’histoire de Popeye chez King Kong.

– Dans Mario, la course de Buster Keaton dans Seven Chances est la source du parcours.

– Le personnage d’Alex Kidd, comme celui de Son Goku (Dragon Ball), est inspiré du mythe du Roi Singe Sun Wukong.

– Au Japon, la partie de Space Invaders coûtait 100 yens. Le succès fut tellement important que le pays connut une pénurie de pièces de 100 yens pendant quelques semaines.

Jumpman est le premier nom de Mario et il apparut la première fois dans Donkey Kong.

L’exposition est accessible et ludique. Mais est-ce suffisant ? En juin 2010, le musée des Arts et Métiers de Paris ouvrait déjà sa propre exposition sur le même thème: Muséo Games. Et force est de constater que les deux évènements souffrent des mêmes maux. La scénographie est paresseuse et manque de profondeur, de réflexion. Comment exposer le jeu vidéo ? Comment en parler ? Comment dépasser les clichés et les caricatures ? Comment donner à voir l’intérêt social et culturel ? Aucune question de fond n’est soulevée, l’aspect artistique est traité en surface par quelques affiches de cinéma ou produits dérivés. Les gamers n’apprendront rien qu’ils ne savent déjà. Les titres présentés sont extrêmement connus, les jeux indépendants ne sont absolument pas représentés. Donner envie aux non initiés ? L’allure spartiate du lieu n’invite pas à l’immersion. Certains jeux ne sont pas adaptés pour des parties courtes. Jouez 10 minutes à GTA et vous aurez simplement fait une promenade en ville. Il aurait peut-être fallu penser à des vidéos, des démos pour permettre à chacun de comprendre en quoi tel ou tel jeu est révolutionnaire et surtout pourquoi.

La volonté de prendre le jeu vidéo au sérieux et d’en analyser les enjeux est louable. Mais serait-ce une tentative pour le Grand Palais de rajeunir son image ?
Quoiqu’il en soit, espérons que cette étonnante association permettra au jeu vidéo de faire son entrée dans les musées et dans les galeries.

A noter également l’espace jeu vidéo de la Gaîté Lyrique qui offre des sélections pointues et renouvelées régulièrement. Icônes ou pépites méconnues sont jouables à volonté dans une ambiance détendue.

Petit lexique non exhaustif du jeu vidéo

Gamer / Hardcore Gamer: personne qui joue / personne qui joue beaucoup.

Jeu d’arcade: Borne contenant un jeu, un monnayeur, un écran et des boutons de contrôle. Les jeux sont en général faciles à prendre en main, rapides et privilégient le scoring.

Jeu de plates-formes: Sauter, grimper, éviter les pièges, être rapide et habile.

Beat’em all: « Abattez-les tous » seul ou en coopération face à d’incessantes vagues d’ennemies.

Shoot’em up: « Flinguez-les tous » seul ou à plusieurs, à pied ou en transport et détruire le plus grand nombre d’ennemis à l’aide d’armes, tout en esquivant les balles, roquettes, missiles.

FPS / TPS:  « First person shooter » / « Third person shooter » jeu de tir en vue subjective ou objective.

RTS: « Real Time Strategy » jeu de stratégie en temps réel.

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http://www.rmngp.fr/Game-Story/

Photos © Fanny G. – Roughdreams.fr

Article by Javel

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