Beauté Animale, de Dürer à Jeff Koons


Depuis la Renaissance, artistes et naturalistes n’ont cessé d’observer les animaux et de les représenter avec toute l’exactitude possible. L’exposition « Beauté Animale », qui réunit environ 120 chefs-d’oeuvre de l’art occidental de la Renaissance à nos jours, explore les rapports que les artistes entretiennent avec les animaux. De Dürer à Jeff Koons, en passant par Rubens, Goya, Van Gogh, Picasso ou César, tous ont mis en exergue le lien étroit qui existe entre art et science, entre notre soif de connaissance de l’animal et notre fascination pour sa beauté.

Le parti pris radical et inédit de la commissaire d’exposition est de ne montrer que des oeuvres où l’animal est représenté seul et pour lui-même, hors de toute présence humaine. La  merveilleuse ménagerie qui résulte de ce choix, scénarisée dans un souci de clarté et d’accessibilité à tous les publics, mêle le sauvage et le domestique, l’étrange et le familier. La question du beau et du laid, de l’animal noble et de l’animal vil est habilement illustrée. Longtemps rattachées à la figure du démon ou aux symboles du vice, certaines bêtes telles que la chauve-souris, le crapaud, le rat ou l’araignée, ont jadis été exclues du monde de l’art : elles se trouvent ici réhabilitées.

La contemplation des œuvres d’art inspirées par les animaux nous entraîne vers des réflexions sur la place de l’animal dans une nature entièrement redessinée par l’homme. Aujourd’hui, alors que de nombreuses espèces ont disparu, que d’autres sont menacées, le statut des bêtes est une vraie question politique qui transparaît dans les innombrables représentations que donnent les artistes de leurs animaux fétiches. Après le panda de Chine puis le bébé phoque, l’ours polaire est devenu le symbole de cette menace. A lui seul, il alerte l’homme sur l’avenir de la planète. Une sculpture aussi magnifique que L’Ours blanc de Pompon finira-t-elle par avoir avant tout une valeur de témoignage, celui d’une espèce disparue ? La beauté animale ne sera-t-elle bientôt plus qu’un souvenir ?

Francisco de Goya y Lucientes, Combat de chats (1786-1787), Museo Nacional del Prado, Madrid

Images : Courtesy of Réunion des musées nationaux – Grand Palais

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Beauté Animale, de Dûrer à Jeff Koons

du 21 mars au 16 juillet 2012

Ouverture exceptionnelle de 20h à minuit le samedi 19 mai 2012 dans le cadre de la nuit européenne des musées

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Grand Palais

Galeries nationales – Entrée Clemenceau

Place Clemenceau 75008 Paris

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http://www.grandpalais.fr/

 

N.B. : Afin d’accompagner l’exposition « Beauté animale », Arte programme un documentaire du même nom réalisé par Alain Jaubert, explorant les rapports philosophique et scientifique entre l’animal et l’homme, et décodant les représentations artistiques que ce dernier a pu en faire au fil du temps.

La Beauté Animale, à voir sur Arte le 25/03, à 16h05.

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