Coup de cœur | Tamino

Cette semaine, la salle parisienne du Point Éphémère accueillait pour son tout premier concert en tête d’affiche le jeune talent belge Tamino. Son EP ne sortira en France que le 4 mai prochain, pourtant la date affichait déjà complet et le public, ultra conquis, n’a pas manqué entre chaque morceaux d’acclamer longuement le timide jeune homme, manifestement ému de susciter autant d’enthousiasme.

Tamino_PointEphemere18042018_01Né en 1996 à Anvers, l’époustouflant Tamino-Amir Moharam Fouad semblait prédestiné à suivre le chemin qui est aujourd’hui le sien : sa mère est une pianiste flamande et son père, ancien musicien, est le fils de Moharam Fouad, star égyptienne de la musique et du cinéma d’après-guerre surnommé « Le son du Nil ». Le prénom-même du jeune homme, Tamino, est un hommage au héros La Flûte Enchantée de Mozart, un prince oriental magicien et musicien…

Bercé par le jazz, l’opéra et les mélodies de Gainsbourg, Leonard Cohen ou Tom Waits qu’écoutent ses parents, Tamino se passionne très tôt pour le piano et le théâtre. Au hasard d’un séjour en Égypte alors qu’il est adolescent, il retrouve la guitare de son grand père (avec laquelle il joue désormais sur scène) et découvre son héritage artistique. Décidant dès lors de se consacrer sérieusement à la musique, il part d’installer à 17 ans à Amsterdam pour suivre des études au Conservatoire, où il écrit et compose ses premières chansons.

La plupart de ces ‘œuvres de jeunesse’ constituent son premier EP et démontrent toute l’étendue du talent d’auteur, compositeur et interprète de cet artiste aux influences multiples. Sa musique, d’une sobriété envoûtante, pose en quelques arpèges les contours d’un univers poétique d’une grande puissance évocatrice. Au sujet de son single ‘Indigo Night‘, Tamino explique : « Il s’agit probablement de la chanson la plus narrative que j’ai écrite jusqu’à présent et au fil du temps je me suis beaucoup attaché à son personnage principal. Il reflète peut-être quelque chose de la personne que j’étais au moment de l’écriture du morceau. Je devais avoir 18 ans et j’habitais Amsterdam. A l’époque j’avais l’impression d’avoir besoin d’une sorte d’éveil. Je crois que cela transparaît dans les paroles. »

Cigar | Video clip

« J’ai été au musée Van Gogh à Amsterdam et j’ai vu ce portrait d’un squelette fumant un cigare. J’ai beaucoup aimé, l’image est restée imprimée dans ma tête. J’ai écrit quelques phrases, puis la mélodie a suivi et la chanson en est née. Ce n’est pas une chanson sur le portrait en tant que tel, mais ça a été l’inspiration de départ. »

Seul à la guitare, Tamino se livre vocalement à des prouesses de haute-voltige, glissant çà et là des falsetto à en tirer les larmes. Rares sont les chanteurs parvenant à tutoyer les cieux avec une telle aisance, on pense à Jeff Buckley inévitablement, mais aussi à Thom Yorke, Jimmy Gnecco ou Matthew Bellamy. De riffs fiévreux en refrains psalmodiques, Tamino se révèle un interprète humble et habité. Entendre ‘Habibi‘ pour la première fois est un choc, une révélation.

Les sonorités arabisantes des morceaux accentuent sans aucun doute leur aura troublante. En live, le sortilège, puissant, mène l’auditoire (pour peu qu’il soit réceptif!) au bord du syndrome de Stendhal. Et c’est sans doute cette certitude que partagent les spectateurs des concerts de Tamino : celle d’assister ensemble à l’éclosion d’un artiste touché par la grâce, qui instille en nous à son contact quelque chose du sentiment du sublime…

Photos © FG / Roughdreams.fr

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Prochaines dates : le 25 avril au Printemps de Bourges, le 15 juin au Festival Vie Sauvage (Bourg), le 3 juillet aux Nuits de Fourvières (Lyon) puis le 25 août au Festival Rock en Seine (St Cloud). >> Réserver

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