LostFish – A travers le miroir

Après Les Contes Macabres par Benjamin Lacombe, la collection Métamorphose vous propose une édition illustrée du second chef d’oeuvre de Lewis Carroll : Alice, à travers le miroir par LostFish, préfacée par l’un des maîtres du Lowbrow Art, Trevor Brown ! Talentueuse illustratrice, LostFish commence son parcours créatif comme character designer freelance, mais se tourne rapidement vers un univers plus artistique, en créant des peintures digitales. Ses influences sont surtout classiques, inspirées des peintres flamands et de l’art du XIXe siècle, aussi bien en peinture qu’en photographie. La femme poupée est un thème qu’elle exploite dans chacun de ses travaux, des visages enfantins au regard lointain, des postures figées ou disloquées ; des jeunes filles étranges et parfois dérangeantes, mi-femmes, mi-enfants. C’est donc naturellement que son choix s’est tourné vers Alice, à travers le miroir, un roman placé sous le signe de la féerie, mais qui n’en conserve que l’apparence…

Pour découvrir en avant-première quelques images extraites du livre, achetez le n°66 du magazine Elegy, actuellement dans les kiosques. LostFish y livre également une interview très intéressante autour de ce projet.

Infos techniques :

titre/title : A Travers le Miroir
texte/story : Lewis Carroll
illustrations : Lostfish
parution/publiction : 26 Janvier 2011
format/size : 20×28 cm
pages : 208
collection : Métamorphose (Soleil Editions)

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Màj du 26/01 :

D Day. Je décide d’aller acheter le livre de LostFish dès le matin de sa sortie, car il me tarde de découvrir toutes les images que la demoiselle aura concoctées. Première impression en trouvant le livre : comme d’habitude avec Métamorphose et Venusdea, la collection et le label que Barbara Canepa dirige chez Soleil, le livre est de très belle facture. La couverture et la mise en page sont irréprochables, j’aime aussi l’aspect velouté du papier. Je prends ensuite le temps de feuilleter le livre (la lecture, ça sera pour plus tard, quand je serai au calme à la maison). Ce papier qui convient si bien au texte me gène un peu pour les images en pleine page, les  jolies couleurs des œuvres que j’avais vues dans Elegy ont été complètement « bues » par le papier. Les tons sont un peu sombres et je trouve ça dommage. C’est là le seul petit « hic » technique.

Pour le reste, la préface de Trevor Brown est assez incroyable. Vraiment à l’image de l’artiste lui-même… Et les illustrations, ah… un régal. Outre le personnage d’Alice qui est celui finalement qui contraste le moins avec l’univers habituel de LostFish, tous les autres sont de vraies découvertes. Les animaux étonnent, les insectes ravissent et les détails… il faut prendre le temps de regarder chaque détail car LostFish semble y avoir attaché une attention toute particulière. Il y a le motif de l’œil  qui revient de façon chronique dans le livre, mais aussi dans son œuvre en général; il y a ces petites tentacules dans les cheveux de la Reine Blanche, ces menottes en forme de main qui enserrent les chevilles de Hatta; il y a ces drôles de fleurs vivantes au visage poupin, et j’en passe. Énormément de trouvailles visuelles, de choses encore jamais vues et qui apportent un véritable vent de renouveau.

L’autre grande découverte d‘A Travers le Miroir, c’est la capacité de LostFish à placer ses personnages dans des décors ou des paysages oniriques et originaux. Tout dans le trait de la jeune femme est subtil, et les images ont quelque chose de gracieux, de délicat. A plusieurs reprises, on passe d’une image très travaillée, très détaillée et techniquement longue à réaliser à une image à l’arrière plan beaucoup plus léger, comme une esquisse. En quelques traits, LostFish plante son décor et suggère un contexte plus qu’elle ne le montre vraiment. C’est particulièrement flagrant dans la dernière image du chapitre « Bonnet Blanc et Blanc Bonnet » avec l’oiseau rouge qui se rue sur Alice ou bien avec le tueur du Jabberwock.

La rencontre du texte de Lewis Carroll et de coup de crayon de LostFish est donc, vous l’aurez compris, une grande réussite. L’œuvre littéraire ne semble finalement qu’un prétexte pour que l’artiste aixoise nous dévoile l’étendue de son talent. Sa progression artistique depuis quelque années avait déjà de quoi donner le vertige mais aujourd’hui, avec A travers le Miroir, un nouveau cap est franchi. Il s’agit là d’un livre en forme de confirmation pour la collection Métamorphose (Barbara, Clotilde, bravo à vous !) et qui, du côté de LostFish, laisse présager d’une encore belle et longue carrière.

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