Berlinde de Bruyckere & Philippe Vandenberg | Il me faut tout oublier

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A l’invitation de la maison rouge, l’artiste flamande Berlinde de Bruyckere a conçu un dialogue entre son propre travail de dessin et de sculpture et les œuvres du belge Philippe Vandenberg. En résulte l’intense exposition « Il me faut tout oublier », visible jusqu’au 11 mai prochain.

Il n’est pas rare que des créations formellement éloignées les unes des autres semblent reliées par un fil invisible. Les œuvres de Vandenberg et de Bruyckere expriment de manière très différente une même conception de la nature humaine : celle d’un homme en constante métamorphose, qui se construit dans l’expérience de la souffrance et de la beauté. Disparu en 2009, Vandenberg laisse derrière lui une œuvre complexe et troublante, qui déroute par la «franchise impitoyable» du peintre sur lui-même et sur l’homme, par ses revirements de style, et son extrême sensibilité.

Berlinde de Bruyckere, quant à elle, réactualise ici un thème fréquent de la mythologie : celui de la métamorphose de l’humain en végétal. Mais c’est un processus inverse qui s’opère : l’arbre se métamorphose, par le travail de sculpture, en un corps vivant et souffrant. Le procédé du moulage à la cire, caractéristique de la pratique de l’artiste, révèle l’écorce dans ses moindres détails. Mais la palette de tons rose et chair, les membres noueux renvoient étonnamment à une morphologie humaine; les branchages s’apparentent à des os, des muscles, des tendons, des veines, de la chair, de la peau. La fragilité des êtres, de même que les thématiques du grand amour, de sa quête et de sa perte, affleure et émeut.

Comme Baudelaire faisait de ses «pensers brûlants une tiède atmosphère», l’exposition « Il me faut tout oublier » donne à voir des sujets violents dans une ambiance douce, des sujets sombres dans un flamboiement de couleurs… Troublant.

Photos : © FG / Roughdreams.fr


Berlinde De Bruyckere et Philippe Vandenberg…
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Berlinde de Bruyckere & Philippe Vandenberg – Il me faut tout oublier
Commissaire : Berlinde de Bruyckere
du 13 février au 11 mai 2014

à la Maison Rouge / Fondation Antoine de Galbert
10 Boulevard de la Bastille
75012 Paris

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http://www.lamaisonrouge.org/

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