Gary Panter | Solo Show

La Galerie Martel ouvre ses murs à partir d’aujourd’hui à un peintre et dessinateur foisonnant : Gary Panter. Associé à l’aventure de RAW, ce pilier du graphisme post-underground fait partie des empêcheurs de créer en rond. Une exposition particulièrement riche, au fil de quarante ans de ses travaux.

Après des études de Beaux-Arts à l’East Texas State University en 1977, Gary file à Los Angeles. Il a dix-sept ans. Il monte sa première vraie exposition de peinture, dessine les affiches et les flyers de The Germs, The Screamers et autres groupes punk West Coast du même tonneau. Il rencontre Paul Rubens, alias Pee-Wee Herman, avec qui il travaillera étroitement : les décors qu’il réalise pour le show télé Pee-Wee’s Playhouse lui vaudront trois Emmy Awards. Surtout, il crée Jimbo, personnage à cheveux en brosse et nez en trompette, un mix de punk et de plouc qui est son alter ego. Durant les Eighties, outre des pochettes pour les Red Hot Chili Peppers, pour Frank Zappa (qui apparaîtra dans une aventure de Jimbo) et pour les Residents (avec lesquels il fera de la musique) il peint frénétiquement. La toile est depuis toujours le point focal de sa création : « Une part de mon intérêt pour la peinture tient à ma sensibilité envers l’histoire de l’art. J’ajoute des idées, j’en retranche, je bifurque à partir des plus anciennes, je les relie, je tente d’inventer des couleurs inédites. J’essaye de découvrir ce que je peux faire et que les autres n’ont pas fait, ou sont incapables de faire (…) Le plus intéressant, c’est de trouver une nouvelle niche écologique. » Ce talent et cette fougue ne pouvaient bien sûr que croiser le chemin de RAW, le magazine-tribune-manifeste dont Art Spiegelman et Françoise Mouly tenaient la barre.

Aujourd’hui, à soixante-et-un ans, Gary Panter continue de ne dormir que quatre heures par nuit : cet éternel touche- à-tout, cette espèce de Boris Vian post-underground a besoin de toutes ses secondes de veille pour produire, encore et encore. S’il n’ouvre plus la quarantaine de containers bourrés de jouets plus ou moins cassés qu’il conserve à son domicile, si sa grande période des light-shows avec Joshua White, un phare du genre, est close pour l’instant, il continue de modeler des marionnettes et de monter des maquettes d’architecture improbables avec des matériaux de récup, baguettes chinoises ou pailles en plastique, d’inventer des pochettes de disque, de gratter sa guitare (« posée à trois métres de mon pinceau »), et de peindre sans relâche, de dessiner sans répit, surfant toujours avec le même brio à la lisière de l’expression populaire et de l’art.

Texte de François Landon

Exposition de Gary Panter

du 29 avril au 4 juin 2011

Galerie Martel
17, rue Martel
75010 Paris

14h30-19h du mardi au samedi
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www.galeriemartel.com

www.garypanter.com

N.B : Dans le cadre de cette exposition parisienne, Gary Panter publie deux nouveaux livres, The Wrong Box et The Land Unknown aux éditions United Dead Artists.

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